Principes de base
Mais parmi les mammifères il est le plus démuni à sa naissance. En effet, là où la plupart des animaux arrivent au monde avec un cerveau quasi organisé grâce à l’hérédité de l’espèce, l’homme, en dehors des connexions cérébrales régulant les fonctions primordiales nécessaires à sa survie comme la respiration, la succion ou la digestion, doit établir la plupart des connexions neuronales nécessaires à son développement cognitif et à son fonctionnement dans la société. De plus, un autre grand défi l'attend : se mettre debout sur ses deux pieds dans le champ de gravité. Ce qui au départ pourrait être considéré comme un inconvénient, s'avère être un énorme avantage. C'est d'ailleurs grâce à son cerveau en grande partie non programmé à la naissance, que l'homme va pouvoir s'implanter dans presque tous les recoins du globe et y développer des modes de vie et des cultures très différentes.
2. Les bébés humains ont donc presque tout à apprendre (lire la suite).
À commencer par s’adapter à la famille dans laquelle ils sont nés, mais aussi à la culture, c’est à dire apprendre à regarder, apprendre à se tenir et à se déplacer comme il se doit, apprendre la langue qui est commune à leur entourage. Heureusement, les cerveaux sont programmés pour être curieux et pour interagir avec l’environnement. Les bébés et les jeunes enfants observent et explorent leurs propres mouvements, leurs actions dans leur environnement, les relations avec ceux qui les entourent et se créent une image du monde qui fait sens pour eux. C’est en jouant qu’ils créent de l’ordre et découvrent les règles de leur culture. Ils sont maîtres de leurs propres processus d’apprentissage et la maîtrise d’une nouvelle compétence est source d’une profonde satisfaction. Ces explorations faites d’essais et d’erreurs, de variations et d’ajustements constants, amènent le système nerveux à maturation. Cette maturation permet enfin d’accéder à un niveau cognitif et d’action plus complexe. Des schèmes de coordinations neuromusculaires sont peu à peu intégrés pour former la base de tout schéma d’actions ultérieur.
3. Le processus de développement peut être fortement perturbé (lire la suite).
Mais l'homme n'ayant pas de mode d'emploi à sa disposition, le processus de développement peut être fortement perturbé par les épreuves de la vie, des coordinations neuromusculaires malencontreuses risquent de s'installer et des habitudes nuisibles se mettre en place. Par exemple, une des réponses les plus communes à la douleur, tant physique que psychique, est de contracter la région douloureuse. Cette tension annihile la perception de cette partie du corps et donc de la douleur. Si la tension n'est pas relâchée, cet endroit n'étant plus perçu, il ne fera plus partie de l'image de soi. Cette partie du corps étant moins mobilisée, d'autres parties du corps auront à compenser ce manque de mobilité et seront ainsi suractivées.
4. Nos ressources (lire la suite).
Le mode d'apprentissage intellectuel et académique (et l'usage de la pensée verbale) étant privilégié dans la société occidentale, l'éducation accorde peu de place à l'écoute de soi et à l'apprentissage par l'expérience corporelle.
Tout au long de sa vie, l’homme est amené à s’adapter à de nouvelles situations et conditions de vie, que ce soit la scolarité, l’adolescence, le travail, le mariage, la naissance d'un enfant, la maladie, un accident, un décès, etc. Il lui faudra trouver en lui-même les ressources pour y faire face. Alors comment faisons-nous pour nous adapter à une nouvelle situation, pour faire face au changement ? Quelles sont nos ressources? Répétons-nous toujours les mêmes schémas ou avons-nous la capacité d’être créatifs comme l’est un jeune enfant ?
Tout au long de notre existence, nous avons la capacité de ramener cet apprentissage organique à l’avant-plan et de retrouver la confiance dans notre propre capacité d’apprentissage et d'adaptation.
C’est ce que peut offrir la méthode Feldenkrais.